• Clans barbares

    Au-delà des sommets les plus enneigés situés sur le toit du monde, une terre inconnue et sauvage se cache au cœur de la glace. Là-bas, la vie et la mort se jouent à chaque instant, la douceur côtoie la violence, la chaleur et le froid s’étreignent constamment. Le Feu du Ventre de la terre ferait de ce sanctuaire un véritable havre de paix si les animaux n’étaient inexplicablement atteints de gigantisme. On appelle ces créatures des Bêtes, pour les différencier des animaux normaux. Ces Bêtes ont évolué physiquement, certaines même mentalement : leur intelligence s’est développée jusqu’à atteindre, selon les espèces, différents niveaux de conscience. Elles sont chassées toutes sans distinction, pour servir de matière première (monture, pièces d’armure ou d’équipement particulier, viande, tissage, etc), les plus extraordinaires de ces créatures étant quasi vénérées.

    Le clan du Lion Blanc.
    Les membres de la tribu portent des tenues légères, les ressources volcaniques transformant ce désert gelé en jungle luxuriante (sauf aux abords des montagnes, où règne le froid et la glace). Les hommes se battent la plupart du temps à mains nues, ou au couteau, voire les deux. Celui qui tue la créature la plus puissante devient le chef du clan. L’emblème du clan est le Lion Blanc, animal sacré qu’il est bien sûr interdit de chasser. Unique spécimen de son espèce (un mythe, diront certains), il fut proclamé il y a déjà longtemps de cela : " Seigneur des Bêtes ". Son rugissement, que l’on entend parfois, s’entend des kilomètres à la ronde et met fin à toute discorde. Ceux qui prenaient son existence pour une légende remercient alors les Anciens d’en avoir interdit la chasse : la tradition, ça a du bon ! Cependant, un fait étrange demeure : personne ne semble l’avoir vu vraiment (bien que certains prétendent le contraire !). Bon nombre d’histoires circulent sur cet animal fabuleux, pour le plus grand bonheur des enfants à la tombée du soir. On raconte volontiers que " le Lion Blanc est très intelligent, qu'il siège au Grand Conseil des animaux, en un lieu tenu secret et éloigné des hommes."

    Croyances. L’homme de la tribu passe sa vie à tenter de devenir lui-même une Bête. Son respect sans commune mesure pour la nature et le règne animal (si particulier dans cette région) le pousse à atteindre cette sorte de " perfection " qu’il ne trouvera finalement qu’à son heure dernière, alors prêt pour " l’Eternelle Chasse." C’est une sorte de communion ultime, de fusion, avec la nature toute entière, avec le cosmos. Cette Bête que l’on devient, c’est finalement la somme de toutes les créatures les plus puissantes que l’on a affronté et terrassé, mais c’est aussi (et surtout) nos propres faiblesses vaincues, telle que la peur de la mort, par exemple. Un Barbare passe donc son temps à récolter des morceaux de Bête (crâne, peau, dents, os, etc). Chacun de ces morceaux est un trophée de chasse ou de guerre qui doit être porté. Il peut s’agir de plusieurs pièces d’un même type d’animal (uniquement des morceaux de crocodile, par exemple) pour ressembler, pour être, cet animal, ou bien d’un assemblage hétéroclite de plusieurs bêtes différentes. Il s’agit alors d’une création originale, où l’intimité de la personne s’exprime au plus haut degré car révélant ses plus fortes convictions et croyances personnelles ; l’œuvre ainsi créée dévoile la personnalité de son auteur, et c’est une réelle forme d ‘écriture, avec ses codes, son alphabet, etc, qui n’est évidemment pas transposable sur papier.

    Être une Bête. Les êtres " civilisés " sont faibles. Plus un homme est cultivé, et plus il perd de sa force. Aujourd’hui, les hommes sont faibles et ont peur. Peur de tout : de la mort, de la vie, de leurs instincts, de la violence, peur d’avoir des certitudes, peur de savoir, peur d’agir… On peut dire : plus un homme est civilisé, moins c’est un homme ! Les animaux, eux, ignorent la peur, n’ont pas de culture, agissent au mieux pour leur survie en se fiant à leurs instincts (ils n’ont pas le choix). Les hommes du clan du Lion Blanc n’entrent pas "en rage" dans le sens où ils se mettent en colère : leur conscience s’éteint, ils deviennent incapables de penser, de réfléchir… des animaux. Le cerveau reptilien prend le dessus. L’instinct refait surface.

    Le Lien de Fer. Le clan possède les secrets de fabrication de l’acier. Mais afin de respecter l’équilibre naturel de la vie et de la mort, il est interdit à quiconque d’en posséder trop, ni de l’utiliser à tort et à travers : l’acier permet d’ôter la vie si facilement ! Il en souligne toutefois la valeur… Les hommes du clan disent : " Un homme digne de ce nom n’a pas besoin de l’acier, pour vaincre. Il n’y a que les faibles qui l’utilisent." Les femmes, elles, ne s’en privent pas : le métal, ici, est leur affaire ! Cette relation privilégiée qu’on les barbares avec la nature, cette compréhension, cette harmonie avec la faune et la flore, les femmes du clan l’on développée dans l’acier. Elles n’entrent pas en rage dans le sens de se mettre en colère, mais établissent plutôt un lien avec le cosmos et l’univers tout entier. Par le fer, le champs de leur conscience s’étend, le cerveau reptilien prend le dessus, l’instinct refait surface. Le Fer est l’instrument qui permet de relier celui qui s’en sert au Ciel et à la Terre.

    Rites amoureux. Pour conquérir le cœur d’une belle, un bon Barbare doit lui offrir trois présents dignes d’elle, en gage d’amour. Il s’agit là d’une véritable quête, qui peut parfois avoir une limite temporelle (avant la prochaine lune, par exemple). S’il y a plusieurs prétendants, la femme convoitée choisit celui qui lui a donné les plus beaux présents.

    Langage. Langue secrète basée sur l’imitation des cris d’animaux.